C’est dans un lieu atypique de 800m², au parking du 30 boulevard Raspail, que Caroline Bosc et Jean-Sébastien Tacher ont élu domicile pour une exposition en duo de quatre mois. « L’Ecole de la Nouvelle Lune » est une création qui lie peintures, installation et sculptures monumentales donnant naissance au décor de leurs univers respectifs. Cet espace singulier devient une scène de théâtre où le visiteur déambule au milieu de chimères et se laisse surprendre par de multiples animaux aussi intrigants que menaçants.
L’exposition porte le nom de la pièce centrale, une installation aux airs de salon excentrique et ésotérique. Cette gigantesque référence à Boulgakov, où une théière chinoise côtoie une figure revisitée du « malin », fut réalisée à quatre mains. A l’image de l’exposition entière, elle prend racine lors d’une résidence en Chine, pendant laquelle les deux artistes envisagent l’œuvre à la fois comme espace, et une école de pensées. Ayant intérêt commun pour l’art immersif, tel celui de Claude Lévêque et Philippe Parreno, c’est avec naturel qu’ils composent leurs œuvres dans une idée d’ensemble.
Ces deux artistes, aux univers qui se complètent, proposent un voyage à l’atmosphère monstrueuse ponctuée d’inspirations mystiques. A travers des techniques artistiques antinomiques, ils se retrouvent dans une recherche incessante de la justesse du geste. Cependant, la matière a ses caprices. Outre leur volonté de maîtriser l’œuvre de sa conception et son exposition, ils laissent place à l’improvisation de la création. C’est au cœur du bloc de bois, pour Jean-Sébastien Tacher, ou du papier blanc pour Caroline Bosc, que naissent chimères animales et figures mythologiques.